PLUS LONGUE LA VIE
Sur une durée de 18 mois, et avec la participation de divers partenaires (innovateurs du numérique, entreprises, décideurs publics, experts du vieillissement, chercheurs, utilisateurs…), il s’agit d’imaginer la contribution concrète des technologies et services numériques à la qualité de la vie, à la cohésion de la société et au dynamisme de l’économie dans un monde qui vieillit ;- Faire émerger des nouvelles intuitions, des idées, des connaissances
– Initier des projets, des expérimentations,
– Accompagner le développement de pistes pour l’action collective et les stratégies d’entreprises
« Plus longue la vie », pourquoi ?
Deux transformations essentielles
L’allongement de la durée de la vie d’une part, le surgissement du numérique dans toutes les sphères de la vie sociale d’autre part, font partie des principaux facteurs de changement de nos sociétés occidentales. Or ces deux phénomènes sont peu explorés conjointement.
Au-delà de quelques domaines précis (la santé, la dépendance, les usages spécifiques aux seniors), la rencontre entre les experts du vieillissement et les acteurs du numérique n’est pour ainsi dire pas consommée. Or il s’agit d’un formidable champ d’innovation, mais aussi d’un formidable défi lancé aux systèmes d’innovation d’aujourd’hui.
L’allongement de la durée de la vie transforme toutes les étapes de la vie, les opportunités et les itinéraires personnels, la cohabitation entre les générations et par conséquent, les choix collectifs des entreprises et des territoires. Savoir que l’on vivra plus longtemps en bonne santé crée un temps de vie nouveau qui est aussi une opportunité pour préparer, anticiper, choisir sa façon d’avancer dans la vie.
Les jeunes arrivent dans un monde plus âgé, où leurs aînés tardent à quitter la vie active. Dans les familles, les quinquagénaires occupent une position pivot entre les générations qui les suivent et celle(s) qui les précède(nt).
Dans les entreprises, le départ à la retraite prend parfois de nouveaux visages : on ne part pas vraiment, on reste en lien avec son « réseau », ses collègues, ses métiers, ses projets…
Dans les territoires, on commence aussi à identifier les seniors actifs comme une richesse.
Enfin, les seniors ne sont pas une catégorie étanche et homogène : avoir du temps « libre » et du temps devant soi ouvre de nouvelles opportunités de réalisations, de modes de vie, d’activité, de loisirs, d’investissement relationnel et familial, que chacun saisira à sa manière, en fonction de son histoire, de ses désirs, de ses réseaux et des opportunités qui s’ouvrent.
Les technologies de l’information et de la communication désormais omniprésentes dans les chaînes de valeur et les organisations, dans les échanges, l’information, la production, la consommation, le jeu… sont à la fois les déclencheurs, les outils et les catalyseurs des changements de société. Devenues mobiles et « ubiquitaires », elles sortent de l’écran pour s’insérer dans les objets du quotidien, les espaces, les domiciles, voire les corps. Autour d’elles, se créent ou évoluent des « écologies » personnelles et communautaires, des attitudes et des pratiques, des systèmes et des services, qui construisent l’avenir.
Une rencontre UPFING à enrichir
Avons-nous vraiment réfléchi aux interférences entre ces deux tendances ?
En quoi les technologies peuvent-elles contribuer à changer la manière dont nous vieillissons, et la manière dont nos sociétés vieillissent ? Il ne s’agit pas seulement de santé, ou de « maintien à domicile » dans le cadre d’une vente en viager par exemple – mais aussi d’expérimenter d’autres formes d’activité, de relations, de services, de consommation, de culture, etc., qui s’adressent aux « seniors » comme aux autres, dans une société ou cinq générations cohabiteront.
Mais dans l’autre sens, quels défis l’allongement de la vie, le vieillissement « actif » de la population, lance-t-il aux acteurs du numérique ? Pour répondre aux attentes des « nouveaux seniors » et pour jouer leur rôle de lien dans cette société à 5 générations, ces acteurs vont devoir innover en profondeur. Ils vont devoir inventer d’autres interfaces, de nouveaux outils, des dispositifs de communication plus efficaces et plaisants, une autre relation à leurs utilisateurs… et ces innovations ne bénéficieront pas qu’aux seniors, mais à tous.
La relation d’une société à ses aînés en dit long sur cette société. Ce sont ces questions de relations, de liens, que nous souhaitons d’abord explorer : le voisinage, l’isolement, la dépendance, l’interculturel, l’intergénérationnel, l’ouverture à de nouvelles formes de sociabilité, et bien d’autres pistes nouvelles… Et le numérique est d’abord une affaire de liens.
Le programme d’action « Plus longue la vie »
L’objectif du programme « Plus longue la vie » est d’imaginer la contribution des technologies et services numériques à la qualité de la vie, à la cohésion de la société et au dynamisme de l’économie dans un monde qui vieillit.
En organisant – avec les partenaires du programme – la rencontre entre les innovateurs du numérique, les entreprises, les décideurs publics, les experts du vieillissement, les chercheurs, les utilisateurs…, la Fing entend susciter une « synthèse créative » et faire émerger des nouvelles intuitions, idées et connaissances, des projets et des expérimentations, des pistes pour l’action collective et les stratégies d’entreprises.
Le programme « Plus longue la vie » explorera les pratiques, les innovations, les défis et les opportunités sous trois angles complémentaires :
– « L’âge projeté et vécu » : le point de vue de l’individu et de son quotidien
– « L’âge solidaire » : le point de vue des organisations et des territoires
– « Cycles de vie » : le point de vue des produits et services
Dans un premier temps, il s’agira de partager les connaissances, d’identifier collectivement des pistes d’exploration, de co-construire un certain nombre de « grands défis » – des opportunités ou des risques de grande ampleur, nécessitant des réponses nouvelles et en partie collectives – autour desquels le programme se focalisera.
Le deuxième temps poursuivra l’animation des « grands défis » par le biais :
– d’ateliers créatifs ;
– d’initiation de projet de recherche
– de lancement et de suivi d’expérimentation
– …
Un troisième temps servira à la consolidation des actions et des réflexions en cours, au retour d’expériences, à la constitution d’un label et la promotion de projets de services innovants.
Quels thèmes prioritaires ?
L’allongement de la durée de la vie, comme le numérique, touchent tous les domaines. Aujourd’hui, trois champs sont particulièrement explorés, presque à l’exclusion de tous les autres : la santé, la dépendance et le maintien à domicile, l’usage spécifique du numérique par les seniors. Or les enjeux du vieillissement, et le potentiel d’innovation associé à l’allongement de la vie, sont infiniment plus vastes.
Vie quotidienne – Mémoire – Vieillissement – Consommation – Service – Service public – Robotique – Interface – Contrôle – Transmission – Assistance – Santé – Connaissance – Formation – Technologies – Solidarité – Autonomie – Habitat- Estimation de maison – vendre une maison – Transports – Informatique – Surveillance – Relais – Services à la personne – Echange – Maladie – Mobilité – Communauté – Solitude – Dépendance – Famille – Télédiagnostic – Réseaux – Démarches administratives – Soins – Projet – Retraite – Liens – Homme augmenté – Territoire – Patrimoine – Actif – Dossier médical – …
Avec quels objectifs ?
Sur une période de 18 mois, le programme « Plus longue la vie » se fixe pour objectifs :
* De changer en profondeur la manière dont les acteurs du numérique se représentent le vieillissement, et celle dont les acteurs concernés par le vieillissement appréhendent et exploitent les possibilités des réseaux, et de créer entre eux un réseau pérenne de relations fondée sur un vocabulaire commun et une confiance partagée
* De faire émerger plusieurs projets innovants : idées incubées dans le programme, projets portés par des entrepreneurs ou des acteurs collectifs et accélérés par le programme, expérimentations de terrain… (échange des savoirs, relations intergénérationnelles, habitat groupé séniors, etc.)
* D’identifier des manques, des pistes et des opportunités inexplorées pour la recherche-développement et l’innovation
* D’enrichir la connaissance des liens entre allongement de la vie et numérique, en suscitant et partageant des observations et des nouvelles recherches, en initiant des travaux d’étudiants (design d’objets du quotidien, habitat, communication, aménagement de l’espace)
* De produire en commun les grandes lignes d’une éthique de l’innovation destinée aux seniors, fondée sur l’autonomie et le lien social, sur laquelle s’appuiera la création d’un « label »
* De communiquer à la presse et aux décideurs publics les principales conclusions, intuitions et innovations issues du programme (sous la forme d’un livre blanc)
Le programme « Plus longue la vie » fonctionnera en réseau avec d’autres initiatives proches en Europe (thématiques « Active Aging » de la Commission), au Japon et en Amérique du Nord.